Ces trois récits – L'Apprentissage, Le Bain, Le Voyage à La Haye – racontent des histoires de maladie, d'amour et de théâtre.

On est là dans l'épure. Peu de phrases, des mots justes, un style épuré, limpide et clair. Dans un monologue d'une grande humanité, ces textes très beaux et très prenants parlent de la maladie vécue de l'intérieur et du lien à l'autre. L'écriture presque blanche exclut le pathos et pourtant les situations relatées sont terribles.

Le narrateur vit dans sa mort annoncée, il devient le spectateur de ce qui va arriver sans lui, après lui, notamment dans la scène où la troupe a commencé sans lui : "Je suis revenu au théâtre, ils avaient commencé les raccords de place sans moi et il y avait entre eux une belle et bonne ambiance, tout le monde semblait heureux de travailler. […] Je me suis assis dans le fond de la salle, dans l'obscurité et je les ai regardés s'organiser." Quant au premier récit, il restitue après coup, avec une précision hallucinante, la reprise progressive de conscience après un coma – ouvrir les yeux, un peu, avant même de le savoir, plus tard on me raconte …

Et malgré la maladie, la narrateur va jusqu'au bout, au bout de la vie, au bout de l'amour, au bout de la pièce de théâtre.

Délicatesse, finesse, sensibilité. Une grande élégance.