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Commentaire
Laurent Mauvignier s'inspire librement d'un fait divers pour évoquer par ce texte la mort d'un jeune homme, tué par des vigiles dans un supermarché pour le vol d'une canette de bière.
Difficile de dire qu'on apprécie ce texte ou pas. Le style et la ponctuation ont pu dérouter quelques lecteurs, c'est en effet une seule phrase, adressée au frère de la victime par on ne sait qui. Mais la force du style, la force du texte prennent le dessus. C'est un cri de colère, une dénonciation, un témoignage qui peut faire penser à J'accuse de Zola. L'écriture traduit bien l'urgence de vouloir raconter, elle réclame notre adhésion, par son ressassement elle dit le scandale et l'intolérable. Le livre est court, mais pouvait-il en être autrement sans perdre sa force.
L'auteur redonne de la dignité à ces jeunes gens qui ne font de mal à personne. Il invente une vie à cette victime dont on ne sait pas grand-chose – c'était peut-être un pauvre type mais il était vivant – et restitue ces petites choses sans importance qui font une vie. Il imagine la scène où les vigiles s'en prennent au jeune homme, les coups qui pleuvent, l'escalade de la violence. Les vigiles sont aussi paumés que leur victime, on leur a donné un peu de pouvoir, mais ils ne maîtrisent pas la violence, tout leur a échappé, ils n'ont pas voulu tuer.
La phrase du procureur qui ouvre le texte et y revient à plusieurs reprises – "un homme ne doit pas mourir pour si peu" – est terrible : pour quoi un homme devrait-il mourir ? EventList powered by schlu.net Copyright © 2025 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
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