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Ouvrage 

Titre:
Le monde d'hier - Souvenirs d'un Européen
Auteur:
Zweig (Stefan)
Edition:
Belfond
Réunion du:
30.04.2013

Commentaire

lemondedhier

Stefan Zweig relate dans Le monde d'hier ses souvenirs de l'histoire de 1880 à 1939, en particulier de la première guerre mondiale et de la montée du nazisme. Et ce sont vraiment des souvenirs puisqu'au moment où il écrit, il n'a plus à sa disposition aucun de ses documents. Il s'agit d'un témoignage, de l'histoire vue par le prisme d'une subjectivité, mais Zweig écrit de manière très modeste sans jamais se mettre en avant.

 

Et pourtant dans ce récit on croise tous ceux qui comptent dans les domaines musicaux, politiques, scientifiques … Zweig a en effet rencontré les plus grands de son temps. Le foisonnement de sa culture, de son désir de culture et de littérature, est éblouissant. Comme le sont son écriture et son style. Quel talent ! Les nombreuses biographies qu'il a écrites témoignent aussi de cette facilité de narration. Dans ses écrits biographiques, Zweig raconte comment il écrit d'un seul jet, puis réduit cette première version en supprimant inlassablement.

 

Pour autant les lecteurs ne sont pas totalement unanimes, si pour les uns l'écriture est à la fois simple et admirable, d'autres s'interrogent sur le style de Zweig en général, à partir des phrases jugées ici longues et maniérées. Sont évoquées les nouvelles, dont Le Joueur d'échec, où le style est peut-être plus direct. Pour l'édition dans la Pléiade, ce sont quinze traducteurs qui auraient eu à alléger les textes, rencontrant de gros problèmes de traduction, car la langue allemande est très précise et se prête à des raccourcis.

 

Zweig est bien sûr déjà un homme du passé, un privilégié issu d'un milieu très aisé, qui fait preuve d'un amour démesuré de la culture de l'Autriche, et parfois aussi de naïveté. Pendant la première guerre il est en Suisse, il fait la guerre avec comme seule arme des écrits et des poèmes. Dans Castellion contre Calvin, il présente la figure héroïque de l’intellectuel luttant par sa seule plume contre le despotisme. Son seul combat est l'écriture, et il le mène en le faisant le mieux possible. Il a aussi de l'Europe une vision assez romantique, une vision un peu fantasmée, car en réalité l'Europe n'existe pas au moment où il en parle. C'est la fin d'une certaine culture, avec la chute de l'Empire et de Vienne, une période de nostalgie où les choses s'effilochent. On pense à des écrivains austro-hongrois comme Joseph Roth, on pense à Thomas Mann.

 

S'est-il suicidé parce que ce combat par l'écriture a échoué ? Il ne faut pas oublier non plus que Zweig a beaucoup écrit sur le suicide tout au long de sa vie.

 

De cette période de grand changement, Zweig retrace aussi les évolutions sociales depuis le début du siècle, comme la condition étudiante, l'initiation amoureuse et la condition des femmes. Il rend compte de ses expériences et observations avec une grande simplicité, dans un esprit ouvert et progressiste et avec beaucoup d'humanisme.

 

Cette ouverture, sa culture, ses convictions, en font une personnalité très attachante.

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Mise à jour le 12/04/2024