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Ouvrage 

Titre:
L'amour et les forêts
Auteur:
Reinhardt (Eric)
Edition:
Gallimard
Réunion du:
18.11.2014

Commentaire

lamouretlesforts

A partir de confidences de lectrices, Eric Reinhardt fait dans L'amour et les forêts le récit d'une tentative d'émancipation féminine. Bénédicte Ombredanne cherche en effet à se libérer d'une vie conjugale pesante et avilissante, à travers les livres mais aussi par une histoire d'amour dont on ne saura pas si elle est rêvée ou vécue.

 

L'auteur cultive son terreau littéraire, une classe moyenne ayant renoncé à ses rêves pour une vie faite d'arrangements et de colère tue. Alors que dans ses précédents romans, le ton était au cynisme, à l'ironie mordante, à la provocation, ici Eric Reinhardt assume l'intime, l'émotion, la sentimentalité. Il offre aussi de belles pages sur l'écriture, la littérature, rappelant que l'émotion, le romantisme, la poésie peuvent profondément interroger notre rapport au monde.

 

Le roman suscite une large palette de réactions. Les inconditionnels ne le sont pas forcément pour les mêmes raisons. L'un voit dans le personnage de Bénédicte une Emma Bovary moderne : "Son rapport aux mots, à la langue, à l'écriture font de cette professeure de français une digne héritière d'Emma. Elle se fantasme amante comblée, vivant une vie pleine et romanesque. Au point, un jour, de jouer à la femme adultère. Ce moment du roman a tout du cliché – le cadre, l'osmose charnelle et intellectuelle entre les deux amants, le temps suspendu, le motif de la flèche et de la cible, ... Mais dans ce jeu de miroir entre Bénédicte et Emma, entre Reinhardt et Flaubert, n'est-il pas question de cela : montrer que les clichés ont la vie dure et qu'une femme peut encore aujourd'hui croire à l'extase romanesque au point de sacrifier sa vie et de se consumer dans ses rêves. Cette trajectoire est d'une puissance romanesque rare, et pose des questions encore sans réponse. Même s'il nous semble que cette femme soit mystérieusement fascinée par sa propre chute."

Pour d'autres il ne s'agit pas de romantisme, c'est l'intensité, la profondeur et la justesse du récit qui les ont touchés. Les tentatives de l'héroïne pour se libérer de la situation où elle est coincée, où elle n'a pas le choix, les ont émus et parfois complètement bouleversés. Ces tentatives vont s'avérer vaines au final, car Bénédicte participe aussi à cette relation destructrice.

 

A côté de cet enthousiasme s'expriment les avis plus nuancés de lecteurs qui ont apprécié le roman tout en apportant quelques réserves. L'histoire est belle, l'écriture est fluide, beaucoup de scènes sont justes et touchantes. On a de l'empathie pour le personnage de Bénédicte, dans son désir de s'émanciper mais aussi dans ce que les livres et la littérature représentent pour elle – une vraie bouée de sauvetage – ou encore dans la pause que constitue son séjour à l'hôpital psychiatrique, lorsqu'elle reconstitue une grotte protectrice avec ses draps. La drague informatique est jugée très drôle par les uns et un peu lourde par d'autres.

 

On entre facilement dans le roman mais … Mais il y a des moments trop sentimentaux, comme la rencontre avec Christian, des enchaînements un peu faciles, par exemple la survenue de la jumelle dans l'histoire, des expressions trop littéraires : "c'est trop écrit voire sur-écrit, c'est un peu lourd". Il y a cette pulsion d'autodestruction, cette relation perverse, cette dépendance tellement forte dans laquelle se met l'héroïne. Pour d'aucuns c'est un collage de trois histoires qui ne fait pas une histoire vraisemblable, qui ne fait pas des personnages cohérents. Le sentiment de confusion domine particulièrement à la fin.

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Mise à jour le 15/04/2025