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Ouvrage 

Titre:
Une fille est une chose à demi
Auteur:
Mc Bride (Eimear)
Edition:
Buchet-Chastel
Réunion du:
08.03.2016

Commentaire

unefilleestunechoseademi

Eimear Mc Bride a achevé ce premier roman à l'âge de 27 ans et a mis près de 10 ans à le faire publier. Le livre a rencontré un succès immédiat dans les pays anglo-saxons et obtenu de nombreux prix littéraires.

 

Une jeune fille raconte sa jeunesse, depuis son enfance jusqu'à l'âge adulte à l'université, dans l'Irlande des années 80. Une Irlande pauvre, rurale, sclérosée par un catholicisme pesant. Elle vit avec sa mère restée célibataire, et avec son frère atteint d'une tumeur au cerveau, dont la vie va de rémissions en rechutes.

 

C'est un récit brutal et dérangeant, d'abord parce qu'il relate la souffrance intériorisée de cette adolescente devenant adulte, et sa tentative d'émancipation dans un monde sans concession. Mais il dérange aussi et surtout par sa langue très singulière. Âpre, hachée, avec des phrases non terminées, c'est une écriture de la conscience qui s'inscrit dans la grande tradition des Joyce, Woolf et pourquoi pas Beckett.

 

Des lecteurs sont totalement conquis par le talent de l'auteure : "pendant la lecture on est en suffocation, en apnée ; on est à la fois énervé et touché ; on sort du livre lessivé, essoufflé, usé ; l'intime de la souffrance rejaillit dans l'écriture, le style rend parfaitement les difficultés dont l'auteure veut rendre compte ; je suis sorti de ce texte avec un regard neuf ; ce ne sont que cohabitations et frottements de blocs de sens." Les autres, étonnés voire déstabilisés par l'écriture, ne sont pourtant que peu nombreux à être dans le rejet total : "c'est suffisamment étonnant pour avoir envie de continuer ; c'est quelque chose de neuf". Ils n'ont pas tous été jusqu'au bout, néanmoins les scènes et personnages ont capté leur intérêt – sont cités le voyage en bus scolaire ou la visite du grand-père. La relation à l'oncle est très bien restituée, de même que le personnage de la mère.

 

Qu'en est-il de la traduction, particulièrement sensible sur un texte de cette nature ? Il est évidemment difficile d'en juger. Le travail sur les sonorités et sur les ruptures ne peut pas être le même. Le texte anglais serait plus fluide, plus doux, plus hypnotique.

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Mise à jour le 12/04/2024