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Ouvrage 

Titre:
Les marins ne savent pas nager
Auteur:
Scali (Dominique)
Edition:
La peuplade
Réunion du:
22.11.2022

Commentaire

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Le roman se passe dans un dix-huitième siècle imaginaire, sur l'île imaginaire d'Ys. Le fil conducteur est la vie de Danaë Poussin, qui possède le don rare de savoir nager. Ses aventures montrent les rapports difficiles entre ceux de la cité et les autres, particulièrement ceux qui vivent aux échouements.

 

L'autrice, venue présenter son livre le 16 novembre 2022 au Quai des Brumes, a parlé de son travail approfondi sur la langue et de ses recherches documentaires sur les codes marins. A partir de ce travail et des règles de fonctionnement de la langue elle a créé le vocabulaire dont elle avait besoin.

 

La plupart des lecteurs ont été subjugués, d'abord par cette écriture justement. "Au début on a tendance à rechercher la signification des mots qu'on ne connaît pas, puis on se laisse tout simplement emporter. – L'autrice a un vocabulaire très vaste pour ce qui concerne la marine et ses néologismes sont savoureux (elle s’encabane, se coltailler, ennuyance, …)".

Ils ont apprécié aussi la peinture des conflits sociaux : rivalités, exclusion, lutte pour entrer dans la cité, précarité sociale des femmes ; ces dernières vivent soit de la conservation du poisson soit des débris des naufrages, elles sont parfois les invitées dans la cité avec un statut précaire. Tous ces éléments peuvent être mis en parallèle avec l'actualité. "Malgré des lois, des règles et des conventions sur l’île d’Ys différentes des nôtres, les hommes et les femmes ont les mêmes malaises qu’aujourd’hui à savoir trouver une place satisfaisante dans le monde."

Les groupes sociaux sont bien incarnés par leurs représentants, et le fourmillement de personnages présente beaucoup de parcours de vie. C'est le cas entre autres de l'histoire de chacune de la dizaine de femmes sur le bateau.

 

"J'ai été emporté par ce roman et la rencontre avec Dominique Scali a conforté mes ressentis. – A priori ce livre ne m'attirait pas (codes de la fantasy, ambiance du 18ème siècle) mais à peine entré j'ai été complètement enthousiaste, c'est très original. – J'ai beaucoup aimé que l'autrice présente une réalité autre sans la justifier ; c'est une idée géniale. – Je suis tout de suite entrée même si je ne connaissais pas certains mots, ça m'a enthousiasmée, c'est d'une inventivité époustouflante, c'est vraiment génial, une belle réussite. – Ce livre se lit comme une bande dessinée (beaucoup d’images décrites et des séquences courtes). Les personnages sont dans l’action et peu dans la réflexion, la mer est omniprésente comme un personnage à part entière. – J'ai beaucoup apprécié le roman, tout m'a plu, l'histoire, la fiction, le style du 18ème, l'imagination et l'investissement dans le personnage de Danaé ; les personnages secondaires ont également de la présence, c'est une lecture prenante, enrichissante."

 

Quelques réserves toutefois dans ce concert de louanges : "Il faut quand même une certaine concentration pour suivre, je commençais à ne plus m'y retrouver, j'ai dû me motiver avec les commentaires élogieux trouvés sur Internet ; plus de parcimonie dans l'écriture m'aurait facilité la lecture. – C'est un peu difficile, mais on peut lire par "petites nouvelles", arrêter et reprendre, ça marche très bien. – Beaucoup d'informations n'ont pas ouvert de vraies pistes, par exemple le massacre des premiers hommes n'est pas expliqué. – L’ambiance générale reste sombre. – Je ne suis pas réceptive à ce qui pour moi relève de la fantasy ; les termes comme la Saine Rotation, le Massacre des Premiers Hommes, la Grande Mutinerie me font fuir ; les personnages sont essentialisés, un peu factices ; on a l'impression d'être à mi-chemin du roman et du conte."

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Mise à jour le 12/04/2024