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Commentaire
Ce livre a été présenté suite à la lecture de "Marie-Claire" de Marguerite Audoux. C'est une autre version de la mémoire prolétarienne. Denis Belloc, né en 1949 à La Rochelle et mort en 2013 à Paris, est un écrivain français. Ses romans sont pétris des thèmes de la marge : précarité sociale, homosexualité, drogue, prostitution, … "Suzanne", paru en 1988, ajoute une entrée plus intime, c'est le portrait de sa mère.
"Suzanne est le portrait d'une mère courage. Dans toute la dureté d'une vie ouvrière, où l'alcool est très présent, Suzanne fait preuve d'abnégation et manifeste malgré tout beaucoup d'amour. La construction du livre se fait à partir de photos et de paroles dites, il y a là une articulation entre des paroles confiées, des choses imaginées, des situations reconstruites. C'est une découverte qui m'a vraiment plu. La littérature prolétaire a ses marqueurs forts, ici on a un souffle qui donne des scènes réussies, très vivantes." "C'est une belle découverte. Mais les pages bleues, ça ne va pas …" "J'avais lu ce livre dans les années 80, il m'était resté quelque chose de la dureté du texte, de la vérité des situations. C'est un livre très prenant et très marquant. Les scènes, extrêmement dures, sont décrites de manière crédible. Je suis content d'avoir eu l'occasion de le relire." "J'ai préféré ce livre à celui de Marguerite Audoux, il est plus "au nerf"." "Le personnage de Suzanne est ici dans une forme de détachement incroyable, je retrouve cette caractéristique que j'avais rencontrée chez les personnages de Marguerite Audoux. C'est le même profil de personnages, emportés par un élan très fort." "Il n'y a pas de naïveté, il y a quelque chose de froid, Suzanne persiste, elle a un idéal. Elle est butée, obstinée, décidée, on le voit dans sa détermination, coûte que coûte, à vivre avec Lucien. Il y a bien sûr le déterminisme social, mais il y a la volonté en plus." "Cette période terrible est ici très bien dite, c'est meilleur que "Marie-Claire", c'est aussi plus dur à lire. C'est plus représentatif, on y trouve tout." "Le personnage de l'alcool rend Lucien très ambivalent, il change de visage et de comportement, il est pris par l'énergie du désespoir." A la question : quelle est la différence entre Zola et ces récits ? il est répondu : "Belloc a vécu ce qu'il raconte, Zola non. Il y a aussi une différence dans l'écriture et le niveau de langue : l'un écrit avec sa langue, l'autre avec ses tripes." "C'est une plongée dans la misère, sans fioritures mais sans misérabilisme et sans pathos. La description est évidemment assez terrible. La langue est factuelle, réaliste, assez élégante malgré la crudité des propos et colle bien à ce qui est vécu. Est très intéressante l'alternance entre le récit, les propos de Suzanne, et la description de photos." "Bien qu'ayant trouvé le livre un peu vulgaire au premier abord, je l'ai repris et l'ai apprécié. L'écriture colle bien à ce qui est raconté." A noter qu'outre les compléments du livre (interview par Marguerite Duras et postface de Patrick Autréaux), on peut trouver sur le net des vidéos d'interview de D. Belloc. EventList powered by schlu.net Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
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