Les derniers livres commentés
|
Les prochaines lectures
|
Tous les livres commentésOuvrage
Commentaire
Né en 1973 en Argentine, Hernan Diaz est un écrivain américain qui vit à New-York. "Trust" est son deuxième roman, pour lequel il a obtenu le prix Pulitzer 2023.
"Trust" est un roman à quatre voix sur l'histoire d'Andrew Bevel et sa femme Mildred, et sur le passage d’une économie d’entrepreneurs et d’industriels à une économie de financiers. Les quatre récits s'emboîtent les uns dans les autres. Le premier, intitulé Obligations, signé Harold Vanner, raconte la vie d’un homme d’affaires de Wall Street. Suit un brouillon, assez élaboré mais néanmoins inachevé, de Ma vie, récit à la première personne d’Andrew Bevel. Le troisième est un manuscrit dénommé Un mémoire, écrit par Ida Partenza, qui a été chargée par Andrew Bevel de l’assister dans la rédaction de ses mémoires. Enfin Futures est un extrait du journal intime de Mildred Bevel, tenu pendant les derniers mois de sa vie dans un sanatorium suisse.
C'est probablement la construction du roman qui a le plus marqué les lecteurs, ainsi que la démythification progressive du personnage central et de sa réussite.
"C'est un roman un peu vertigineux. Il donne une sorte de double perception, entre la confiance dans le mythe et le rêve américains et la démystification du modèle. C'est une œuvre de construction / déconstruction. Le "puzzle" avec ses différentes écritures est intéressant." "La quatrième partie est particulièrement intéressante, le point de vue féminin indique que ce n'est pas Andrew qui est à l'origine de la fortune, mais sa femme Mildred grâce à ses conseils." "Le titre de cette dernière partie n'est pas anodin. Dans le sens financier Futures est l'arrivée de contrats à terme censée permettre aux industriels de se prémunir contre les variations à venir du prix des matières premières. Ce récit, qui résume l'influence de la femme sur son mari, décrit bien l'ouvrage de la femme." "J'insiste sur la construction et la façon dont ça s'emboîte. On découvre un angle différent à chaque fois, au risque d'être un peu répétitif. C'est en tout cas une déconstruction du modèle économique de l'homme. Est à noter également le côté moral qu'Andrew essaie de donner à son parcours : être riche c'est bon pour tout le monde. Ce thème du ruissellement est assez bien traité, ainsi que les rapports entre hommes et femmes." "J'ai beaucoup aimé la construction et la façon dont elle peut nous dérouter, notamment dans la deuxième partie. C'est malin comme tout, et l'enchaînement est très bien fait. Au fur et à mesure on comprend ce qu'on a lu avant." "L'écrivain prend le risque que le lecteur décroche, la première partie est longue, on n'est pas loin de s'ennuyer. Heureusement la deuxième partie entre en résonance." "J'ai failli lâcher, car la deuxième partie m'a paru ampoulée. Par contre j'ai adoré à partir de la troisième partie, c'est drôle, on comprend de plus en plus. La façon dont Ida décrit son père est belle et vraisemblable, ainsi que la façon dont elle détricote le personnage de Bevel." "J'ai bien aimé cette façon de voir la même histoire sous des angles différents, c'est comme un polar. J'ai eu parfois un peu de mal à lire, c'est pourtant très intéressant." "J'ai décroché à la deuxième partie …" "La construction en quatre parties est originale et intéressante. Malheureusement les personnages sont bien étranges et bien peu crédibles, la relation de couple peu convaincante. Le seul personnage intéressant est Ida Partenza. Je n'ai guère retenu du livre que sa construction." "Il faut garder en tête le titre du roman : à quoi puis-je croire ou non ? en quoi ai-je confiance dans ce que me dit l'auteur ? Trust est un roman de la fabrique, de la fabrication du roman, c'est très fort. La seule chose tangible est le récit d'Ida." "La composition est intéressante, cette manière de quatre récits qui se font écho. Sans reprendre le sujet et le résumé de ce roman, j'ai bien apprécié les portraits des protagonistes, une langue fluide, la présence des mathématiques, un éclairage sur l'immigration italienne aux US et sur l'anarchisme italien, des personnages féminins denses et complexes, des descriptions de modes de vie aux antipodes les uns des autres. Ce qui m'a particulièrement marquée dans ce roman, c'est le sujet de la construction d'une vérité. Les faits sont têtus et tordus. Cela constitue un récit, un témoignage, une référence. Et de façon plus lointaine, car je ne suis pas américaine, la désacralisation du mythe du financier multimilliardaire, intelligent et qui a du flair, celle du grand rêve américain du business. A quelques reprises, j'ai pensé toutefois que cela faisait un peu trop "exercice de style"." Une lectrice suggère comme exercice d'écriture de rédiger une cinquième partie … EventList powered by schlu.net Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
Joomla! est un logiciel libre sous licence GNU/GPL. |
Les actus
|