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Ouvrage 

Titre:
Là haut tout est calme
Auteur:
Bakker (Gerbrand)
Edition:
Gallimard
Réunion du:
13.04.2010

Commentaire

lahauttoutestcalme Le roman a obtenu le Prix initiales 2010 dans le domaine étranger.

 

A 55 ans Helmer décide d'installer son père à l'étage et réaménage le rez-de-chaussée à son goût. Bien des années plus tôt, à la mort de son frère jumeau Henk, il avait rangé ses livres d'études et repris l'exploitation familiale.

 

C'est un beau livre, élégant, délicat, poétique et pourtant assez réaliste. L'écriture décrit toutes les nuances des paysages du nord de la Hollande sous leurs ciels si changeants. Elle rend aussi avec finesse, par petites touches, la vie modeste de Helmer et la nouvelle tournure qu'elle prend peu à peu. Enfin elle construit de belles relations, en particulier entre Helmer et Henk junior, entre Helmer et le garçon de ferme.

 

Pourquoi Helmer a-t-il attendu si longtemps avant de se soucier de lui-même ? Lui, le "deuxième choix", a dû remplacer son frère dans l'exploitation familiale, une ferme qui n'a guère évolué. Il doit vivre dans le silence et le refoulement la perte de son jumeau et ses rêves avortés, vivre sa vie par substitution en quelque sorte. Il n'a jamais appris à faire les choses par lui-même. Il s'est accordé une seule fantaisie, plutôt sympathique, en s'achetant deux ânes sans nécessité, juste pour le plaisir. Le récit décrit lentement et longuement (un peu trop peut-être ?) les difficultés, le non-dit, la présence du frère jumeau disparu, les relations avortées entre hommes et femmes, l'homosexualité latente, les interdits, le refoulement. Heureusement Helmer est tiré en avant par plus jeune que lui, par Henk junior et par les deux enfants du voisinage.

 

Helmer commence à inventer la vie qui lui convient au moment où son père tombe malade et doit passer la main, ce père qui a mis un interdit sur ses études et à qui il n'était guère possible de parler. Ce n'est pas la révolution, Helmer n'exprime pas beaucoup de regrets, il se met juste à bouger. Ses  rêves sont modestes, aller au Danemark est à sa portée. Il se met à fumer. L'issue du roman est surprenante, on aurait pu croire qu'il partirait avec l'ex-fiancée de son frère ou avec sa voisine. Mais non, c'est sa vie à lui qui se dessine, pas celle qu'on a envie de lui imaginer. Par rapport aux autres romans de la sélection du jour, on est dans un quotidien laborieux et réaliste, on n'est pas du tout dans le sensationnel. Cette simplicité installe un beau climat pacifié.

 

On peut se demander quel est le sens du titre. Là haut, est-ce au premier étage de la maison, ou au Danemark, ou est-ce cérébral ?

 

Là encore, la quatrième de couverture est assez décalée, qualifier le parcours du héros "d'inoubliable quête de bonheur" ne reflète pas la tonalité du roman.

 

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Mise à jour le 12/04/2024