Jean-Philippe Postel propose une interprétation très nouvelle du célèbre et énigmatique tableau "Les Epoux Arnolfini" peint en 1434 par Jan van Eyck, interprétation présentée sous la forme d'une enquête quasi policière.

A une exception près, les lecteurs ont pris un grand plaisir et un grand intérêt à cette brillante démonstration. Entrer dans un tableau comme dans une enquête, et qui plus est de façon érudite et ludique … il n'y a plus qu'à se laisser porter. Se laisser étonner, aussi, par tous les détails qu'on a devant les yeux, que pourtant on ne voit pas, et dont de toute façon on ne saurait que penser. Le miroir infidèle (il ne reflète pas le chien, entre autres), l'unique chandelle allumée en plein jour, les cerises, …, on ne peut pas les citer tous.

-       "C'est fou de réfléchir ainsi à la création d'une œuvre, on se rend compte à quel point l'auteur joue avec tous les objets."

-       "C'est une belle construction, tout se tient, ça se lit comme un polar".

L'auteur fait preuve d'une grande érudition en mettant le tableau dans son contexte historique et littéraire. Il retrouve l'arrière-plan symbolique et peut-être même ésotérique que pouvaient avoir les tableaux il y a quelques siècles. Il bouscule les interprétations connues et va plus loin que les spécialistes, tout en se référant à l'histoire de l'art.

Contre l'avis de qui n'a pas aimé cette façon "d'avancer des hypothèses et de construire sur du sable à partir de ces briques", s'exprime le sentiment que l'auteur nous propose simplement de l'accompagner dans son interprétation. On ne se sent pas tenu de le croire. Ce n'est pas la réponse unique et définitive, dans cinq ans il peut y avoir d'autres lectures, c'est bien cela qui est intellectuellement passionnant. Enfin, quelles que soient les hypothèses, après la lecture on pose un regard nouveau sur le tableau.

Référence est faite au film "La ronde de nuit" de Peter Greenaway sur un tableau de Rembrandt, et au livre "Qui a tué Roger Ackroyd" où Pierre Bayard démontre, là aussi de façon érudite mais amusante, que le criminel n'est pas du tout celui qu'Agatha Christie nous indique.

On peut regretter que les reproductions soient en noir et blanc à l'intérieur du livre. Le site de la National Gallery http://www.nationalgallery.org.uk/paintings/jan-van-eyck-the-arnolfini-portrait permet de bien voir tous les détails du tableau.

Est à signaler également l'émission "Les Regardeurs" de France Culture, Jean-Philippe Postel en était l'invité le 18 septembre 2016 : http://www.franceculture.fr/emissions/les-regardeurs/les-epoux-arnolfini-1434.