Accueil Les livres commentés Détails - Manuel d'exil

Les derniers livres commentés

La mémoire délavée – Natacha Appanah – Mercure de France
Suzanne – Denis Belloc – Eds du Chemin de Fer
Un spécimen transparent – Akira Yoshimura – Actes sud
     traduction Rose-Marie Makino-Fayolle

lors de la rencontre du 12 mars 2024
 

Les prochaines lectures

La nuit des béguines – Aline Kiner – Liana Levi
Trust – Hernan Diaz – L'Olivier – traduction Nicolas Richard
Croire aux fauves – Nastassja Martin – Verticales

pour le club de lecture du 7 mai 2024



Tous les livres commentés

Ouvrage 

Titre:
Manuel d'exil
Auteur:
Čolić (Velibor)
Edition:
Gallimard
Réunion du:
13.09.2016

Commentaire

manueldexil

Le narrateur, un déserteur bosniaque, raconte ses pérégrinations après sa fuite de la Yougoslavie en guerre, son arrivée en France et son périple en Europe, Pologne, Prague, Italie, Strasbourg, … C'est un homme en transit, chargé d'une profonde certitude quant à l'écriture et à la lecture. Il porte et affirme constamment un profond désir d'écrire.

 

L'auteur a écrit ce livre en français, ce qui est remarquable, car il se lit très bien, très facilement. "Vérité, justesse, élégance, depuis ses premiers livres Velibor Čolić a un ton qui ne peut être que le sien". C'est avec autodérision, et par moments avec beaucoup de poésie, qu'il dépeint la solitude et les difficultés de l'exilé. C'est l'histoire d'une errance, avec des passages plus graves malgré la distance que met l'auteur dans son style. Avec le sous-titre "Comment réussir son exil en trente-cinq leçons" et malgré l'ironie qu'il contient, on pourrait s'attendre à ce que le narrateur réussisse, mais non, c'est toujours un échec, qu'il s'agisse d'amour, d'argent ou de reconnaissance. Ses échecs amoureux ne manquent pourtant pas d'humour.

 

Le personnage est en réalité dérangeant à plus d'un titre. Des lecteurs parlent de suffisance, d'arrogance, d'absence d'empathie avec les personnes qu'il croise. Sa relation aux Français est absente et il n'y a aucune tendresse dans sa première histoire amoureuse. Il ne supporte pas la soirée à laquelle il est invité en même temps que Salman Rushdie et Toni Morrison, les journalistes ne s'intéressant plus, comme au moment du siège de Sarajevo, à lui et à ce qui se passe dans son pays. Hâbleur, il n'hésite pas à se comparer à Cortázar.

 

Mais ne faut-il pas voir dans tout cela une défense qui aide à vivre ? Par ailleurs le personnage refuse clairement les conventions. Il est dans l'excès, la démesure, et dans l'absurdité constante des situations, ce qui peut faire penser aux films d'Emir Kusturica. S'il fait preuve de dureté il est aussi chaleureux quand il retourne à l'Est. Et que fait aux hommes un conflit comme la guerre de Bosnie ?

 

Les lecteurs ont dans l'ensemble suivi l'auteur jusqu'au bout, certains avec une réelle conviction, d'autres avec plus de réserve.

Bannière
Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
Joomla! est un logiciel libre sous licence GNU/GPL.
 

Les actus

Lire ...et aussi écrire
        plume
----------------------------- 

Mise à jour le 12/04/2024