Accueil Les livres commentés Détails - Nirliit

Les derniers livres commentés

La mémoire délavée – Natacha Appanah – Mercure de France
Suzanne – Denis Belloc – Eds du Chemin de Fer
Un spécimen transparent – Akira Yoshimura – Actes sud
     traduction Rose-Marie Makino-Fayolle

lors de la rencontre du 12 mars 2024
 

Les prochaines lectures

La nuit des béguines – Aline Kiner – Liana Levi
Trust – Hernan Diaz – L'Olivier – traduction Nicolas Richard
Croire aux fauves – Nastassja Martin – Verticales

pour le club de lecture du 7 mai 2024



Tous les livres commentés

Ouvrage 

Titre:
Nirliit
Auteur:
Léveillé-Trudel (Juliana)
Edition:
La peuplade
Réunion du:
09.10.2018

Commentaire

nirliit

La narratrice, une jeune femme canadienne de Montréal, travaille tous les étés auprès des enfants de Salluit, un village Inouit du Nunavik. Au fil des années elle y crée des attaches et quand disparaît une femme avec laquelle elle s'était liée, elle décide de relater ce qu'elle a vu et vécu au milieu des autochtones. Dans la première partie du livre, elle s'adresse à la disparue, dans la deuxième au fils de cette dernière. C'est ainsi qu'elle choisit de raconter la vie – pas toujours reluisante – dans ce territoire, mais elle le fait avec beaucoup d'amour pour ses habitants.

 

L'histoire est terrible, le témoignage poignant. C'est véritablement une histoire sociale de l'extermination d'un peuple, qui montre les effets désastreux de l'acculturation des populations. Le sentiment de gâchis traverse tout le livre, qui décrit très bien comment les choses se dégradent, inexorablement semble-t-il. Et pourtant ce n'est pas désespéré, ici et là une femme trouve une issue, un homme accepte que sa femme se construise une autre vie. Si l'on rencontre des hommes saouls et drogués, on trouve aussi de la résilience chez les femmes, "hargneuses de vie", et dans les rencontres avec les enfants.

 

La grande force du livre est dans le regard plein d'amour porté par l'auteure sur ce pays – "ça fait du bien". Le témoignage est chaleureux et empathique, sans pour autant tomber dans la complaisance. La culpabilité d'appartenir au monde des oppresseurs est-elle un peu gratuite ? N'est-ce pas facile de retourner chez soi après l'été pour retrouver une vie "normale" ? L'auteure n'évacue pas les questions, consciente des limites de son action et de son témoignage.

 

L'humanité du regard ne l'empêche pas d'être aussi truculent, nerveux, humoristique, à travers des séquences rapides, des petits paragraphes, qui sont autant de tranches de vie. Avec l'une ou l'autre réserve – par exemple une préférence pour la première partie du livre – la plupart des lecteurs s'est enthousiasmé pour ce beau et vivant témoignage.

 

Juliana Léveillé-Trudel est venue présenter son livre le 25 octobre dernier au Quai des Brumes, lors d'une soirée particulièrement vivante et chaleureuse.

Bannière
Copyright © 2024 120 Grand'Rue. Tous droits réservés.
Joomla! est un logiciel libre sous licence GNU/GPL.
 

Les actus

Lire ...et aussi écrire
        plume
----------------------------- 

Mise à jour le 12/04/2024