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Ouvrage 

Titre:
GPS
Auteur:
Rico (Lucie)
Edition:
Pol
Réunion du:
22.11.2022

Commentaire

gps

"GPS" est le deuxième roman de Lucie Rico, après "Le chant du poulet sous vide". Le récit met en scène une jeune femme, Ariane, qui se laisse complètement absorber par son téléphone, obnubilée par le point rouge du GPS qui géolocalise son amie Sandrine, d'abord pour la rejoindre sur le lieu de ses fiançailles, puis pour tenter de la retrouver quand elle disparaît.

 

Des lecteurs soulignent le rapport entre l'usage des outils numériques et la santé mentale :

"L'autrice jongle ici avec un objet actuel du quotidien qui se révèle inquiétant car il déroute sa propriétaire. En effet, les outils numériques d’orientation qu’il contient sont-ils des boussoles ou vont-ils causer la perte d’Ariane ? Le lecteur peut hésiter et être désorienté tout comme la jeune femme qui fait confiance à son téléphone. "GPS" veut traiter un sujet de notre époque, tout ce qui peut mettre la santé mentale à l’épreuve, avec ou sans réseaux sociaux, comme conséquence de leur usage."

"Dès l’entrée dans l’histoire, le ton est donné : "c’est comme si Sandrine t’avait tendu un piège". Ariane se sent persécutée et le discours insiste : "mais parfois tu imagines tellement fort que tu ne sais plus différencier la réalité de tes fictions". Petit à petit émerge sa fixation sur le point rouge du GPS, et on repère alors sa difficulté à être en lien avec les autres dans la réalité. Son attachement à Sandrine la maintient "en vie" ainsi que ce signal qui fait le lien avec elle. Prise entre l’imaginaire que lui renvoie le point rouge (Sandrine est vivante) et la réalité, l’héroïne se perd. C’est la découverte d’un cadavre brûlé par son compagnon pompier et l’inscription du fait divers sur internet qui la renvoient à la réalité. Mais le point rouge du GPS insiste et elle s’installera dans son délire pour retrouver Sandrine ou la perdre."

 

Le livre est diversement apprécié. "J'ai beaucoup aimé, je l'ai lu comme un roman du déni, du refus ; le point rouge est le seul lien avec la personne qui "la tient" ; le roman bascule dans le délire après la découverte du cadavre, car le point rouge va voir les lieux de l'enfance, les lieux de leur histoire commune ; mais je suis un peu plus sceptique sur la chute, le livre s'arrête un peu bizarrement, comme s'il n'avait pas trouvé sa propre fin. – C’est un livre étrange, plus angoissant mais moins abouti que le précédent, ponctué quand même de passages pleins d'humour. Au fond un livre assez pessimiste… – C’est une démarche tout à fait intéressante que nous propose l’autrice sur l’accrochage au virtuel quand la réalité fait défaut chez un sujet. – J'ai bien aimé le thème, l'aller-retour entre virtuel et réalité ; mais c'est un peu mince, le récit s'étire et cela nuit au plaisir de lecture ; une nouvelle aurait été préférable. – L'idée de départ est originale, c'est inventif, mais j'aurais aimé aussi que ça soit moins long. – Je n'ai pas été enthousiasmée (et pourtant c'est original) par "GPS" ; j'ai aimé la personnalité de la narratrice, mais le style est difficile et devient ennuyeux, car l'autrice se répète. – Je l'ai acheté, ouvert, refermé, je n'ai aimé ni le sujet ni la langue ni la façon de coller au geste immédiat. – On se laisse prendre mais une fois qu'on a refermé le livre, on se demande ce qu'on vient de lire …"

 

Certains de ceux qui n'ont pas lu le livre ont redouté le sujet, qui "n'est même pas une métaphore", ou ont craint que ça soit trop proche de leur propre réalité …

 

Un mot sur les prénoms choisis par Lucie Rico. "L’héroïne s’appelle Ariane comme l’amoureuse qui a confié un fil à Thésée pour lui permettre de sortir du Labyrinthe. Ici comme par malice c’est Ariane qui se parle à elle-même et se perd en suivant un point mouvant qui semble plutôt l’égarer… Quant à l’amie Sandrine, elle a un prénom évocateur car c’est elle qui a peut-être fini en cendres au bord d’un lac … en tout cas c’est ce qu’imagine Ariane."

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Mise à jour le 12/04/2024